Chronique #5 : Between the Lives, Jessica Shirvington
SHIRVINGTON, Jessica, Between the Lives, Orchard Books, 323p., environ 10€ (2014), 3,5/5 étoiles
Sabine a 18 ans, un petit copain parfait, est en passe d'entrer dans la très prisée université d'Harvard… Mais ça, ce n'est que dans l'une de ses deux vie. Car dès que vient l'heure de minuit, Sabine se déplace dans son autre espace-temps : sa seconde vie. Elle revit la même journée deux fois, chaque fois de manière différente, entourée par d'autres amis, une autre famille… Mais cela s'avère bien trop pesant pour Sabine, qui souhaite simplement vivre une vie normale, juste une seule. Et pour cela, elle n'hésitera pas à se mettre en danger, au risque de perdre la moitié d'elle-même…
Assez semblable au topo de Every Day, n'est-ce pas ? Et pourtant, ces livres sont en réalité très divergents, tant sur le fond que sur le style de l'auteur. Il est drôle aussi de constater l'a priori négatif que je portais à ce bouquin : on ne va pas se mentir, la couverture est totalement ratée. Désolée pour le graphiste, mais le découpage de la jeune fille est plutôt moche. Mais pire que ça, j'ai pris peur lorsque j'ai vu les autres couvertures des précédents livre de Jessica Shirvington, fièrement exposés à l'intérieur de l'ouvrage. Vous allez sûrement me trouver totalement superficielle (et pour le coup vous auriez raison…) mais je pense qu'une couverture reflète souvent le contenu du livre : n'oublions pas que l'enveloppe du récit fait partie d'une stratégie marketing poussée, censée attirer une cible précise. Et je ne me reconnaissais aucunement dans celle dépeinte ici…
J'ai commencé cette lecture à reculons, jusqu'à plonger totalement dedans. La fatigue? L'heure d'aller en cours? De bosser mes concours? Késako? Vous l'aurez compris je pense, pendant quelques jours, ces termes n'ont pas trouvé de véritables échos dans mon esprit. Car le fait est là : l'histoire est prenante, on souhaite comprendre comment Sabine va se débrouiller pour avoir une existence meilleure, quels choix vont la guider, quelle existence elle va finir par préférer…
Je suis tentée de révéler des éléments du livre pour étayer mon propos, mais je crains de trop en dévoiler si je commence par là. Je vais essayer d'être laconique en expliquant pourquoi je donne 3,5 /5 étoiles à ce bouquin.
Tout d'abord, j'avoue ne pas avoir été conquise par l'écriture de Jessica Shirvington, que j'ai trouvé trop plate, n'allant pas assez en profondeur. Là où ça fonctionnait avec David Levithan, cela avait tendance à pêcher ici. Puis j'ai regretté quelques (gros) éléments de l'histoire : je hais les récits mielleux, et un vers la fin on a droit à un beau moment à la matière. Enfin, j'ai une réaction mitigée face à la fin : c'est comme si l'auteur avait souhaité nous émouvoir, mais pas trop non plus, car il faut terminer sur une note très positive pour immédiatement redonner le sourire au lecteur. Je ne sais pas trop quoi penser de ce procédé. D'ailleurs, je parie mon superbe exemplaire de Alice's adventures in Wonderland que cela débouchera certainement vers une suite !
Sinon, retournons vers ce qui m'a fait apprécié ce livre. Le fait que l'héroïne ait 18 ans m'a beaucoup plus. J'avais l'impression que tous les récits étiquetés young-adult se cantonnaient à représenter des adolescents de 16 ans. Rien qu'avec ça, l'histoire parvient à gagner en originalité et surtout à parler de sujets plus variés : je sais pas vous, mais ça fait du bien de lire des "shit" ou "fuck" à répétition parfois ! Allez, c'est sur ces doux mots que je vous quitte : on se retrouve à la prochaine chronique ? :)
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